David Galand, primé pour sa BD à Angoulême



Ce week-end, le Malouin David Galand a reçu l’Hippocampe d’or au 1er festival de France. Une belle récompense et la reconnaissance pour cet auteur qui souffre de handicap psychique.

Portrait

David Galand est rentré d’Angoulême samedi soir, les bras chargés d’albums et d’un grand coffret à dessin. L’auteur de bande dessinée était invité au plus gros festival de BD en France pour recevoir un prix, vendredi soir. L’Hippocampe d’or est la plus haute distinction du concours, organisé chaque année pour mettre en avant le talent de candidats handicapés. « C’est la quatrième fois que je gagne, confie le Malouin. Mais les autres fois, c’était le bronze. »

Publié un jour ?

Le quadragénaire est résident depuis huit ans au foyer de vie Les Quatre Pavillons, près de l’hôpital. Il souffre de handicap psychique. « J’ai toujours dessiné. Je me souviens, vers 5 ans, je faisais Lucky Luke ! » Un bout de papier, un crayon et c’était parti. « Quand j’étais chez mes parents, je m’installais au bout de la table. Aujourd’hui, je préfère être tranquille dans ma chambre. » L’artiste a le don de croquer les êtres vivants comme les paysages et il aime raconter des histoires.

« Je suis autodidacte. J’ai amélioré mon coup de crayon tout seul. » Il peut s’amuser à faire des caricatures comme des tableaux au fusain ou aux pastels. Là, c’est la bande dessinée qui l’a mis sur le devant de la scène. Le thème du concours c’était les Jeux olympiques des animaux. Il fallait réaliser deux planches. « J’ai tout de suite pensé à des lévriers puis à des dauphins et à des chimpanzés. » Le scénario est vite venu. Ce sont les singes qui font gagner une médaille à la France. « Non, non, ce n’était pas fait exprès », rigole David Galand.

Le Malouin a appris la nouvelle début janvier et a demandé si d’autres résidents pouvaient l’accompagner. Le foyer a mis les bouchées doubles pour organiser ce voyage jusqu’à Angoulême.

C’est Franck Margerin, grand nom de la BD, qui lui a remis le prix. Tout le monde l’a félicité. « J’étais très ému », reconnaît-il dans un grand sourire. Les résidents sont également fiers de lui et lui demandent des dessins.

« J’aimerais bien être publié un jour, mais je prends mon temps. » À Angoulême, l’association Hippocampe a créé un établissement spécialisé dans le dessin pour les handicapés. L’équipe vend ses oeuvres à la ville ou à des entreprises privées. « Je ne me vois pas partir pour l’instant. C’est loin. Ma famille est à Saint-Malo et je suis bien ici. » David Galand aime faire du bateau, aller à la piscine. « Je ne pense pas à l’argent. Je dessine pour moi et pour faire plaisir aux autres. C’est tout. »